« La pluie et le soleil brillaient ensemble sur les ardoises grises du Sénat. Rue de Médicis, l'asphalte miroitait ; les arbres nus secouaient des gouttes cristallines. Une vitre, au dernier étage d'une maison, s'alluma. L'averse, inégale et fraîche, dans le crépuscule d'argent, était déjà printanière.
Josanne, brune, svelte et vive, avec sa robe de drap noir, sa toque noire, sa cravate de tulle blanc, semblait la première hirondelle de ce printemps qui allait venir.
Elle tenait sa jupe de la main gauche et, de la main droite, son parapluie ouvert. L'étoffe souple, tirée, tendue de côté, moulait la jolie taille et les jolies hanches. Le volant du jupon, en taffetas plissé, découvrait les minces bottines. Toute la personne de Josanne avait un air de hardiesse défensive, la libre allure qui révèle la fille émancipée ou la femme sans époux, - seule dans la rue, seule dans la vie...»