Comment vient-on à Rodin ? Peut-être en tâchant de laisser tomber ce qu'on croyait connaître. En tâchant de laisser tomber ses croyances. En fréquentant Auguste Rodin, et, avec lui, les écrivains et les artistes qui l'ont aimé, en s'immisçant dans cet immense xixe siècle qu'il projette dans le xxe. En y tissant un récit de sa vie. Mais aussi en fréquentant ses figures, en entrant dans la danse des corps inventés par lui. En fréquentant la sculpture qu'il a bouleversée. En prenant exemple sur lui. En accueillant le réel et ses surprises. En étant entièrement solidaire de sa manière de procéder. C'est-à-dire, somme toute, en faisant le pari d'être un peu plus libre.
Maryline Desbiolles a écrit une vingtaine de romans, de La seiche (Seuil, 1998) et Anchise (Seuil, 1999, prix Femina) au Beau temps (Seuil, 2015). Elle a aussi beaucoup écrit sur les peintres et les sculpteurs, Chaissac, Braque, Pagès (Nous rêvons notre vie, éditions du Cercle d'art, 2003) ou Vallotton (Vallotton est inadmissible, Seuil, 2013). Ces textes ont été récemment réunis sous le titre Écrits pour voir (L'Atelier contemporain, 2016).