Comment EDF risque de nous imposer des tarifs trop élevés et rêve d'étouffer la concurrence émergente.
Officiellement, EDF a aujourd'hui renoncé à son monopole au profit d'une saine concurrence. En réalité, elle déploie des efforts considérables pour maintenir un monopole qui joue contre nos intérêts. En étouffant les nouveaux entrants, EDF nous prive des innovations qui naissent quand les marchés sont ouverts. Nous avons toujours nos vieux compteurs alors que des compteurs intelligents permettant de réaliser des véritables économies auraient dû voir le jour.
A force de lobbying, EDF apparaît comme le défenseur du consommateur contre de nouveaux entrants qui ne rêveraient, selon elle, que d'augmenter les tarifs. La réalité est inverse. En tant qu'opérateur historique, EDF bénéficie du monopole de la rente nucléaire financée par l'impôt. Une rente qu'elle n'a pas du tout l'intention de rendre à son légitime bénéficiaire : le contribuable. C'est, entre autres, ce scandale que ce livre dénonce. Ce livre montre de façon claire comment l'ancien monopole s'y prend pour garder ses positions dominantes notamment en jouant sur la complexité des modalités tarifaires. Démontant la rhétorique anticoncurrentielle entretenue avec soin, il dénonce et expose les mécanismes qu'EDF a mis en place pour barrer la route à toute concurrence tout en faisant croire au grand public qu'elle les protège.
Au moment où le parlement s'apprête à voter une nouvelle loi mieux adaptée au marché concurrentiel, l'arrivée d'Henri Proglio à la tête d'EDF n'a rien de rassurant. M. Proglio garde un pied chez Veolia et rêve de réintégrer une partie d'AREVA. Sa stratégie fait planer le risque d'un « Gazprom » à la française qui réunirait la production et la distribution des fluides en France. Les consommateurs doivent savoir ce qui se trame en coulisse. A défaut, ils prennent le risque de demeurer des vaches à lait au service des intérêts d'industriels, pilotés d'en haut et parés des vertus de l'intérêt général.