C'é tait le temps de la vie parisienne, et son â ge d'or. A des quotidiens comme Le Gaulois, lu par la meilleure socié té , Le Figaro, au public plus é clectique, ou encore à l'incisif Gil Blas collaboraient les meilleures plumes du temps. Parmi elles, celle de Maupassant. Ce n'est pas la partie la plus connue de son oeuvre; ce n'est pas la moins attachante. Le regard sans indulgence, volontiers dé capant, court d'une visite à Zola au Faubourg. Moraliste rigoureux mais pas sé vè re, attentif aux corruptions d'une é poque qui s'é tait donné un conformisme de faç ade afin de mieux assouvir dans l'ombre une inextinguible soif de plaisirs, Maupassant dé nonce les balanç oires des modes, croque, juge, griffe et n'oublie jamais sa science des è tres et des choses. Rien de plus brillant que ces chroniques, et rien de moins superficiel. Le ton est celui de la conversation civile, le fond celui d'un grand é crivain, à l'opposé l'un et l'autre de cette causerie franç aise, fine, banale, aimablement malveillante que dé nonce Fort comme la mort.
Introduction et notes de Jean Balsamo.