Né dans un hameau peuplé d'une centaine d'â mes, le Pè re de la patrie corse est mort dans la plus grande capitale europé enne de son temps, Londres. Né en 1725, é levé à Naples, rentré pour moins de quinze ans de ' pouvoir ' (1755-1769), exilé en Angleterre jusqu'en 1790, revenu à Corte pour quatre ans, retourné à Londres de 1794 à sa mort en 1807, celui qui fut enterré à l'ombre de Westminster a vé cu trente-deux ans en Corse, trente-quatre anné es en Angleterre, seize anné es de jeunesse italiennes et quelques semaines parisiennes. Corse de Corse, Paoli est aussi Corse de la diaspora, comme Sampiero Corso avant lui et Napolé on Bonaparte aprè s lui. Paoli surprend, é tonne, sé duit, ré volte parfois. Quel est-il ? Philosophe du siè cle des Lumiè res ? Religieux comme son frè re, tertiaire franciscain mort au couvent ? Franc-maç on pré cocement affilié à une loge italienne ? Ou tardivement affilié à une loge anglaise à Londres ? Humaniste ou soldat ? Homme de plume ou d'é pé e ? Homme d'action ou de ré flexion ? Les sources sont si abondantes que la synthè se est malaisé e et que l'on né glige presque toujours les trente premiè res anné es de sa vie, celles qui pourtant permettent de saisir (enracinement du personnage dans une terre, une tradition, une gé né alogie; c'est l'un des apports dé cisifs de ce livre que d'é voquer la genè se de l'homme d'É tat et de lui redonner ainsi sa cohé rence et sa vigueur. Cette premiè re biographie exhaustive replace Paoli dans son contexte historique et rend le personnage passionnant.