Enfant trouvé , fasciné par la carriè re des armes, Hyacinthe dit Chabert s'est illustré aux premiers rangs de la Grande Armé e. Laissé pour mort à Eylau, puis miraculeusement sauvé , il tentera quelques anné es plus tard de retrouver sa place dans une France bourgeoise qui veut oublier ses hé ros, auprè s d'une femme qui lui doit tout, qui l-a dé pouillé et qui le rejette.
Nul destin, peut-è tre, n'é claire mieux que le sien l'envers de la 'comé die humaine', dans cette tragé die domestique doublé e d'un drame social où le sublime cô toie constamment le sordide.
Nous n'oublierons jamais l'entré e pitoyable de Chabert à l'é tude Derville é clairé e au gaz le matin, avec le dé jeuner, ré chauffé sur la cheminé e, des clercs, des clercs rieurs, insolents et clabaudeurs, Chabert avec ses rides blanches, son vieux carrick, Chabert mé prisé , alié né de cette patrie et de cette femme qu'il continue à aimer, dé noncé de cette socié té où , bien qu'enfant trouvé , il s'é tait, si difficilement, fait un nom. . . Chabert a sa place dans toutes les mé moires, à cô té du cousin Pons et du pè re Goriot, et sur le mè me rang.
Le Colonel Chabert, admirable histoire de revenant.
Paul Morand.
Edition de Sté phane Vachon.